Les femmes ont moins d’orgasmes dans un couple hétéro

L’orgasm gap : Ce fossé où les orgasmes des femmes hétéros vont pour mourir

Parlons peu, parlons jouissance. Et plus précisément : parlons du orgasm gap, ce fossé aussi large que le fleuve Saint-Laurent entre qui jouit et qui fait semblant d’avoir des crampes aux orteils.

On ne vous apprend rien : en matière d’orgasmes, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Et si vous êtes une femme hétérosexuelle, il y a de fortes chances que vous ayez, au moins une fois, eu un orgasme… en pensée. Pendant que votre partenaire pensait que “missionnaire” était une chorégraphie sacrée.

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Les chiffres qui fâchent (ou qui devraient)

Des chercheurs, dans un élan d’altruisme scientifique et de curiosité. ont demandé à plus de 52 000 personnes : “Hey, qui jouit vraiment ici ?” Voici les résultats d’une étude publiée dans Archives of Sexual Behavior en 2017 :

  • Hommes hétéros : 95% atteignent l’orgasme à chaque fois.
    On appelle ça du service express, sans escale.

  • Femmes lesbiennes : 86% disent “merci, encore !”.
    Et elles le pensent vraiment, elles.

  • Femmes hétéros : 65% seulement.
    Ce chiffre aurait dû être suivi d’une minute de silence.

  • Hommes gais : 89%.
    Pas mal du tout. Les gars savent où appuyer.

Alors oui, les femmes lesbiennes jouissent plus que les femmes hétéros. En fait, elles jouissent presque autant que les hommes, ce qui est une performance digne d’un Prix Nobel… ou au moins d’un brunch mimosa en leur honneur.

Pourquoi ce foutu fossé ?

1. Le script hétéronormatif du “hop au lit, hop dans le mille”

Le sexe hétéro, c’est souvent “préliminaires” de 2,7 minutes, pénétration, puis fin du film dès que monsieur fait “Ahhhh”. Pendant ce temps, madame se dit : “C’est fou comme j’ai hâte de faire une brassée.”

Or, rappelons-le : seulement 20% des femmes jouissent par la pénétration seule. Le clitoris, cette star trop longtemps reléguée au second rôle, est pourtant le centre névralgique du plaisir féminin.

2. Le syndrome du GPS défectueux

Beaucoup d’hommes pensent que faire jouir une femme, c’est comme monter un meuble IKEA sans lire le plan : “Ça va finir par tenir.” Spoiler : non. Le clitoris n’est pas une option, c’est le mode d’emploi.

3. Communication = zéro sexy ?

Chez les couples lesbiens, il y a plus de communication, d’écoute, de “qu’est-ce que tu aimes ?” et de “fais-moi signe quand c’est bon”. Chez les hétéros, ça reste souvent du mime façon Pictionary version gênée.

4. L’éducation sexuelle version “banana split”

Si ton cours d’éducation sexuelle au secondaire s’est résumé à “mets un condom sur une banane”, y’a peu de chances qu’on t’ait parlé de la vulve, le clitoris, les zones érogènes ou – soyons fous – le consentement enthousiaste.

Comment on referme ce fossé (sans exploser de frustration)

1. Changer le scénario

Et si on arrêtait de considérer la pénétration comme le moment “climax” obligatoire ? Le sexe, c’est tout ce qui fait du bien, pas juste une to-do list avec une case “coït”.

2. Faire entrer les jouets

Les vibros ne sont pas là pour “remplacer” qui que ce soit. Ils sont là pour faire le job que personne n’a envie de bâcler. Vive les équipes mixtes !

3. Apprendre. Et pas juste via Pornhub

L’éducation sexuelle ne devrait pas être confiée à des acteurs en faux cils qui gémissent à la première caresse du genou. Lis. Écoute. Discute. Tu veux être bon.ne au lit ? Sois curieux.se.

️ 4. Parler. Oui, avec des mots.

“Plus doucement.” “Plus à gauche.” “Pas comme ça, sauf si tu veux que je pense à ma liste d’épicerie.” Ça aide, promis.


En conclusion

Le orgasm gap n’est pas une fatalité. Ce n’est pas non plus une malédiction millénaire. C’est surtout le résultat d’un mauvais scénario, trop souvent centré sur le plaisir masculin, et pas assez sur le plaisir partagé.

Alors si tu es une femme hétéro qui lit ceci : sache que tu n’es pas “trop compliquée”. Tu es normale. Tu es un chef-d’œuvre neurologique avec 8000 terminaisons nerveuses sous-utilisées.

Et si tu es un homme hétéro qui veut mieux faire : commence par écouter. Vraiment. Et n’aie pas peur de dire : “T’as joui ?” avec sincérité – pas comme une fin de partie de Monopoly.

Bref, le plaisir, ça se partage. Et franchement, tout le monde mérite d’y goûter. Même sans brunch mimosa.