Douleur durant la pénétration: Puis-je retrouver du plaisir?

Comprendre le vaginisme : traitement, émotions et soutien du partenaire
Le vaginisme est une condition qui peut avoir un impact profond sur le bien-être sexuel, la santé émotionnelle et les relations d’une personne. Il s’agit d’une contraction involontaire des muscles vaginaux, rendant la pénétration – qu’il s’agisse de rapports sexuels, d’examens gynécologiques ou même de l’insertion d’un tampon – douloureuse voire impossible. Bien que souvent sous-diagnostiqué en raison de la honte ou du manque d’information, le vaginisme se traite très bien avec un accompagnement adapté.
En tant que sexologues, nous avons vu à quel point cette condition peut affecter la vie de celles qui en souffrent — mais aussi combien nos clientes se sentent soulagées et pleines d’espoir lorsqu’elles commencent à comprendre leur situation et à travailler activement à leur guérison.
Que ressent-on en cas de vaginisme ?
Les personnes atteintes de vaginisme décrivent souvent :
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Une douleur vive, brûlante ou lancinante lors des tentatives de pénétration
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La sensation que « quelque chose bloque le passage » ou « qu’on heurte un mur »
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De l’anxiété ou des crises de panique à l’idée d’une pénétration
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Un sentiment d’être brisée, honteuse ou seule, surtout lorsque les partenaires ou même certains professionnels de santé ne comprennent pas le problème
Beaucoup de clientes consultent après des années de confusion, de frustration et d’auto-culpabilisation. Il n’est pas rare qu’elles se sentent isolées ou qu’elles croient être les seules à vivre cela – alors que le vaginisme est un problème relativement courant, en particulier dans les contextes où la sexualité est taboue ou peu abordée.
Le parcours de traitement avec un·e sexologue
Bonne nouvelle : le vaginisme se traite très bien, et consulter un·e sexologue permet de bénéficier d’un espace sécurisant, bienveillant et sans jugement. Voici les étapes courantes du processus thérapeutique :
1. Éducation et normalisation
La première étape consiste à démystifier la condition : comprendre que le vaginisme n’est pas lié à un manque de désir ou d’amour, mais bien souvent à des peurs, des traumatismes, de la désinformation ou des expériences sexuelles négatives. Le simple fait de comprendre cela représente déjà un grand soulagement.
2. Connexion corps-esprit
Apprendre à être à l’écoute des réactions de son corps est essentiel. Des techniques comme la respiration, la pleine conscience, la relaxation musculaire progressive ou les exercices d’ancrage aident à diminuer l’anxiété et à reprendre un sentiment de contrôle.
3. Physiothérapie du plancher pelvien
Une référence vers un·e physiothérapeute spécialisé·e en plancher pelvien est souvent recommandée. Ces professionnel·le·s aident à détendre et à rééduquer les muscles pelviens à l’aide de techniques manuelles et de biofeedback.
4. Exposition graduelle
L’utilisation de dilatateurs vaginaux est une méthode fréquente et efficace. Avec un accompagnement adéquat, les clientes apprennent à insérer progressivement des tailles différentes, gagnant ainsi en confiance et réduisant peu à peu leur réponse de peur.
5. Thérapie de couple et outils relationnels
Si la personne est en couple, des séances à deux permettent de travailler les sentiments de rejet, de culpabilité ou de confusion qui peuvent émerger. Un dialogue ouvert et respectueux est fondamental pour que chaque partenaire se sente compris et soutenu.
La dimension émotionnelle de la guérison
Guérir du vaginisme ne concerne pas uniquement le corps – c’est un processus profondément émotionnel. Les clientes passent souvent de la honte à la compassion envers elles-mêmes, de la peur à la curiosité, et de l’isolement à la connexion. Beaucoup redécouvrent leur capacité d’agir et leur identité sexuelle, même si la pénétration complète n’est pas immédiatement possible.
Des rechutes peuvent survenir – et elles sont normales. Ce qui compte avant tout, c’est la constance, la patience et le soutien – de soi-même, et idéalement d’un·e partenaire attentionné·e.
Comment les partenaires peuvent aider
Les partenaires jouent un rôle crucial – non pas en cherchant à « réparer » quoi que ce soit, mais en étant présents, compréhensifs et patients. Voici quelques façons concrètes d’aider :
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Croire et valider : Faire savoir à votre partenaire que vous la croyez et que son vécu est légitime
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Retirer la pression : Éviter toute pression liée à la pénétration ou à la performance. Se concentrer plutôt sur l’intimité non pénétrative, la proximité émotionnelle et les connexions sensuelles
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S’impliquer : Participer aux séances de thérapie si cela est proposé. S’informer ensemble sur le vaginisme
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Communiquer : Garder un dialogue ouvert. Exprimer son soutien et rappeler que l’intimité ne dépend pas uniquement de la pénétration
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Célébrer les progrès : Chaque petite victoire – comme l’utilisation d’un dilatateur ou un toucher externe sans douleur – mérite d’être reconnue ensemble
En conclusion
Vivre avec le vaginisme peut sembler solitaire – mais ce n’est pas une fatalité. Avec un bon accompagnement, une thérapie adaptée et une communication bienveillante, la guérison est non seulement possible, elle est tout à fait probable.
Chaque parcours est unique, et personne ne devrait avoir honte de prendre le temps ou de chercher de l’aide pour se reconnecter à son corps et à sa sexualité.
Si vous ou votre partenaire vivez avec le vaginisme, sachez ceci : vous n’êtes pas seul·e, vous n’êtes pas brisé·e, et il existe des solutions.
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