Il y a une mauvaise conception que les femmes n’aiment pas le sexe ou qu’elles sont tous simplement peu intéressées. La société a plutôt tendance à s’imaginer que les femmes apprécient la sexualité seulement quand celle-ci se retrouve dans une compostante amoureuse et affective. Là où elle retrouve une connection avec une autre personne. Même si les rôles sexuels changent dans les dernières années, une femme exprimant aimé le sexe par pure plaisir sexuel est ouverte ou secrètement considérée être une nymphomane ou encore pire une «trainée». Les jeunes filles vont rarement se vanter de leur séances masturbatoires comme les garçons peuvent le faire à l’adolescence. Par contre, il se masturbe tout au autant, mais dans la discrétion pour éviter le jugement. Elles veulent en connaître autant que leurs pairs masculins, mais n’osent pas montrer leur curiosité sexuel par peur d’être stigmatisées.

Il y a une honte associée à la sexualité féminine et un double standard, même si celui-ci n’est pas dit ouvertement. Les hommes sont considérés par défaut comme étant le sexe qui veut et qui est toujours prêt à avoir une relation sexuelle, dans les couples hétérosexuels. Quand les rôles sont inversés dans une relation, les hommes ont tendance à se sentir menacés par la sexualité de leur partenaire féminine et ils se sent moins viril et masculin. La plupart du temps, ils ne voudront pas admettre qu’ils se sentent amoindrit par la situation, car cela démontrerait leur vulnérabilité ce qui les feraient sentir encore moins hommes.

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Les femmes perçoivent ses dynamiques chez leur partenaire et plutôt que de démontrer leur érotisme, elles vont se désintéresser à la sexualité. Elles préfèrent donc protéger l’égo de leur partenaire et éviter d’être stigmatisée comme étant une nymphomane. Donc, on continue à perpétuer le mythe que les hommes sont le sexe qui est en charge de la sexualité dans notre société. Mais dans les faits, la sexualité des femmes a tellement été réprimée pendant des générations qu’elles ne reconnaissent même plus leur réel potentiel sexuel.

Cela a tendance à créer une dynamique de couple où il y a un partenaire ayant un grand désir sexuel et un autre ayant un faible désir. Cela génère plusieurs conflits qui découlent souvent dans d’autres sphères que la sexualité. Ce n’est pas tous les femmes qui sont plus sexuelles que les hommes, mais cela est une vérité dans plusieurs relations qui est trop souvent ignorée et qui devrait être abordée plus souvent.

Typiquement, quand un couple consulte un sexologue pour des différences dans le niveau du désir sexuel, on présuppose que la femme est le PFD (Partenaire ayant le Faible Désir). La plupart du temps, quand cela est le cas, ce n’est pas parce qu’elle n’aime pas le sexe…elle n’aime pas le sexe avec son partenaire. Une différence assez importante à ne pas négliger. En fait, elle trouve leur sexualité «emmerdante et ennuyeuse» parce que son niveau d’érotisme est souvent plus développé que celui de leur douce moitié et elle a peur de lui démontrer. Soit qu’elle évite d’être jugé par lui ou elle ne veut pas blesser ses sentiments en le castrant ou l’émasculant. Cette dynamique démontre une difficulté à être intime dans une relation où aucun des partenaires n’est prêt à faire face à la vérité à l’égard de leur sexualité. Ces limites auto-imposées sur la masculinité et la féminité créent plusieurs difficultés sexuelles qui pourraient être évitées si les gens avaient une vision plus élargie des rôles de genre.

Vous allez probablement être surpris de lire que 50% des couples en thérapie, l’homme est celui qui est le PFD. Dans ces cas, ce n’est pas dû à la médiocrité de leur vie sexuelle comme dans le cas des femmes, mais plutôt qu’il est menacé par la sexualité et l’érotisme de celle-ci. Quand l’homme réalise que sa partenaire a plus de désir sexuel, initie plus souvent, est plus créative et dégage un coté plus charnel ou un«Grrrr!!» dans la sexualité, ils ont tendance à se sentir moins viril. Cela crée une baisse de désir chez l’homme parce qu’il ne se sent pas à la hauteur pour répondre aux demandes et besoins de sa partenaire. Ils deviennent alors démotivés envers la sexualité.

Les hommes sont éduqués et perçus comme étant ceux qui éduquent les femmes sur leur corps et la sexualité. Ils sont ceux qui prennent l’initiative et un rôle actif dans la sexualité où leur désir sont répondus. Cela leur font sentir comme des hommes compétents et fiers. Ils ressentent une forme de fierté de jouer ce rôle, mais quand ils n’ont pas ces éléments à s’accrocher, ils ne se sentent pas bien avec eux-mêmes.

En tant qu’adulte, il est temps de grandir et devenir plus mature dans notre sexualité et notre capacité d’être intime avec notre partenaire. Le sexe devrait être plaisant, amusant, apprécié, partagé. Quand votre vie sexuelle arrête de l’être, il est temps de prendre le temps de se questionner sur sa maturité sexuelle et gérer nos lacunes. Si vous vous sentez menacés ou intimidés par l’érotisme et la sexualité de votre partenaire, tentez de le percevoir comme un défi à surmonter plutôt qu’un obstacle à contourner ou éviter. Tentez de pousser vos limites personnelles et vous dépassez en tant qu’individu et partenaire.

Les femmes ne devraient pas se sentir honteuse par rapport au sexe et demander ce qu’elles désirent réellement dans la sexualité. La sexualité est une des manières les plus belles et extraordinaires de partager une connexion avec un être qui est cher à nos yeux. C’est aussi une activité très plaisante qui nous permet d’atteindre un sentiment d’extase à travers nos corps et nos têtes. Passer à côté de cette opportunité pour protéger l’égo d’un partenaire ou le vôtre n’en vaut pas la peine, considérant ce que vous perdez.

Les hommes ont besoin de reconnaître leur limites dans la sexualité et de se dépasser plutôt que de les éviter. Le sexe n’est pas une compétition ou une performance, mais une activité partagée qui requiert que vous prenez soins de vous et votre partenaire pour apprécier le moment ET NON PAS POUR IMPRESSIONNER UNE PERSONNE!Voulez-vous en savoir plus?

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En connaître plus sur l’auteur

Francois Renaud M.A.
Sexologue & psychothérapeute Centre-ville de Montréal