Infidélité : Différence entre l’acceptation, le pardon et la réconciliation

Quelle option est la meilleure suite à une infidélité?
L’infidélité est une épreuve bouleversante qui remet en question la confiance, l’attachement et l’identité même du couple. Dans son ouvrage After the Affair, la psychologue Janis Abrahms Spring propose une distinction essentielle entre l’acceptation, le pardon et la réconciliation. Ces concepts permettent de naviguer à travers la douleur et d’opter pour une voie qui correspond aux besoins de chacun.
Le pardon : une démarche personnelle, pas une obligation
Janis Abrahms Spring distingue deux formes de pardon :
- Le pardon mérité : Il survient lorsque la personne infidèle reconnaît pleinement la douleur causée, fait preuve de remords sincères et s’engage activement dans une réparation émotionnelle. Ce type de pardon permet souvent de reconstruire une relation sur de nouvelles bases. Le pardon ne signifie donc pas oublier ou excuser. Il s’agit plutôt d’un choix conscient d’avancer sans être consumé par la douleur.
- Le pardon cheap: Il se produit en l’absence de remords ou d’excuses de la part de la personne fautive. Ce pardon se fait par la personne qui a été trahie car l’option de ne pas pardonner n’est pas une option envisageable. Ce type de pardon se fait souvent dans des dynamiques où il y a de la dépendance affective et la personne qui a commis l’infidélité ne tente pas d’aider dans le processus de guérison.
La réconciliation : un engagement mutuel
On associe souvent la réconciliation comme la suite logique du pardon. Par contre, il est possible de faire un processus d’acceptation ou de pardon, sans choisir la réconciliation. La réconciliation implique une volonté partagée de restaurer la relation. Elle ne peut se faire sans un travail approfondi de compréhension et de reconstruction de la confiance.
Pour que la réconciliation soit possible, la personne infidèle doit :
- Assumer pleinement sa responsabilité sans minimisation ni justification.
- Être patiente face aux émotions de son partenaire blessé.
- Offrir des garanties concrètes de transparence et d’engagement.
Quant à la personne trahie, elle doit :
- Évaluer si elle souhaite et peut réellement reconstruire le lien.
- Vérifier que son partenaire est prêt à faire les efforts nécessaires.
- Trouver des moyens de gérer sa douleur sans que celle-ci devienne une arme de contrôle.
- S’auto-confronter de ses propres lacunes dans la relation, sans prendre le blâme de l’infidélité.
L’acceptation : reconnaître la réalité sans valider l’acte
L’acceptation est une autre option possible quand le pardon n’est pas possible. Accepter, c’est choisir de ne plus rester enfermé dans la colère ou le ressentiment, sans nécessairement pardonner ni se réconcilier avec l’auteur de la trahison. L’acceptation se fait quand il n’a pas de coopération avec notre partenaire qui a commis la trahison.
Cette acceptation peut être particulièrement importante pour ceux qui choisissent de ne pas poursuivre la relation. Elle permet de tourner la page en intégrant l’événement dans son histoire de vie sans qu’il continue de dicter ses émotions ou ses décisions. Une manière de se libérer de la blessure par soi-même et ne pas être défini par les actes d’une autre personne.
Choisir son chemin
Chaque individu réagit différemment à l’infidélité. Certains choisiront d’accepter et de tourner la page seul, d’autres opteront pour un pardon libérateur, tandis que certains couples entameront un long processus de réconciliation. L’important est de ne pas se sentir obligé de pardonner ou de se réconcilier si cela ne correspond pas à ses besoins émotionnels.
Cette approche rappelle que la guérison est un chemin personnel, où chacun doit trouver la voie qui lui permet de retrouver son équilibre et sa dignité.
Francois Renaud M.A.
Sexologue psychothérapeute
Spécialisé en thérapie de couple