Différence du niveau de désir sexuel dans le couple

Différence du niveau de désir sexuel dans le couple : Comment y remédier ?


La différence de désir sexuel est un sujet parmi les plus fréquent en thérapie conjugale. Le désir sexuel se définit comme un élan, une attirance envers une autre personne avec l’intention de s’engager dans des activités sexuelles, réelles ou fantasmées. Cependant, chaque individu présente un désir sexuel unique qui varie selon les moments et les contextes. Ce désir est influencé par de multiples facteurs émotionnels, physiques, culturels et psychologiques. Dans un couple, ces différences de désir sexuel peuvent créer des tensions, surtout lorsque les attentes en matière de fréquence ou de type de relations sexuelles divergent. Il existe différents types et catégories de désir sexuel qui amène chacun leur lot de dynamique dans un couple. Le type de relation sexuelle et la fréquence avec laquelle on aimerait les avoir peuvent être très différent de celles de notre partenaire.

Règles universelles d’un couple


Dans chaque relation on retrouve un Partenaire avec un Grand Désir (PGD) et un Partenaire avec un Faible Désir (PFD). En d’autres mots, nous nous retrouvons toujours avec une personne qui veut du sexe plus souvent que l’autre. Les rôles sont réversibles et changent tout au long d’une relation et elles peuvent s’appliquer autant à l’homme que la femme, peu importe l’orientation sexuelle. Généralement, au début d’une relation on voit très peu de différences chez notre partenaire. Par contre, plus le temps avance, on commence à remarquer qu’il a un partenaire qui initie plus souvent, en veut plus, l’évite ou encore fait semblant d’aimer les relations sexuelles. Une règle de la dynamique de couple est que le PFD contrôle la sexualité par choix ou non. Il contrôle le quand, le comment, la fréquence et le pourquoi de la sexualité. Ils ont se contrôlent car s’est le partenaire qui en veut le moins et donc ils ont le choix d’accepter ou de refuser d’avoir des relations sexuelles. La plupart du temps, c’est à ce point que les chicanes et insultes commencent :

·       T’es frigide
·       T’en veux jamais
·       T’es un obsédé
·       Tu ne penses qu’à cela
·       Si tu arrêtais d’en vouloir autant peut-être que j’en voudrais si tu me
laissait tranquille
·       Tu ne m’aimes plus
·       J’ai tout essayé et rien ne change
·       Tu me trompes!
·       …
Les rôles entre le PGD et le PFD sont souvent réversibles et peuvent évoluer au fil du temps. En apprenant à discuter des sujets de désir sexuel sans jugement, les partenaires peuvent établir un terrain d’entente, réduire les frustrations et raviver l’intimité et la complicité dans la relation. Pour plus de détails sur la thérapie de couple, vous pouvez consulter notre page dédiée à la thérapie de couple.

Comprendre la dynamique du désir sexuel dans le couple

 


Nous sommes un couple, nous sommes supposé faire l’amour


Dans la différence de désir sexuel, cette dynamique est très fréquente chez les couples qui ne savent pas comment gérer le rejet par rapport à la sexualité. Il croit que le sexe leur ait dû ou que cela est la tâche du partenaire parce qu’ils sont un couple. Typiquement, le Partenaire avec un Grand Désir (PGD) va initier plus souvent et quand il aura été refusé après de multiples fois, il peut devenir encore moins désirable. Ils mettent tout le blâme sur le partenaire qui a moins de désir, ce qui empire leur situation. Certaines iront encore plus loin, où ils arrêteront de mettre des efforts dans la séduction pour initier une relation sexuelle, tout en supposant que l’autre répondra à son besoin. Si son besoin n’est pas répondu, il mettra le blâme sur leur partenaire.

La position du PGD;  Le rejet et l’isolement


Le PGD agit de cette manière pour se protéger des sentiments de rejet qu’il ressent. Quand une personne s’est fait rejeter à plusieurs occasions par rapport à la sexualité, il est très fréquent de commencer à douter de sa désirabilité. Le PGD peut avoir tendance à choisir de mettre moins d’effort dans la séduction, car il est encore plus souffrant de se mettre davantage vulnérable et d’être rejeté à nouveau. Le sentiment d’impuissance est aussi très fréquent chez les PGD. Donc, le pattern le plus récurrent est de commencer à demander de manière détachée ou avec beaucoup de ressentiment ou appréhension au PFD d’avoir des relations sexuelles. Plutôt que de créer du désir chez l’autre en étant soi-même désirable et en séduisant.

Position du PFD; Le contrôle sous pression


 

De l’autre côté, le Partenaire avec un Faible Désir (PFD) pourrait être perçu comme ayant le « contrôle » de la situation. Effectivement, il ou elle peut être celui qui décide du quand, du comment et du pourquoi des relations sexuelles. En théorie, cela peut sembler plus facile pour le PFD. Cependant, ce rôle de contrôle est souvent lourd à porter. Les PFD sont souvent confrontés à des pressions et des demandes répétées de la part de leur partenaire, ce qui les oblige à poser des limites constamment. Cela crée un stress et un sentiment de culpabilité. Les PFD peuvent également se sentir inadéquats comme partenaires, car ils ont peur de perdre leur partenaire s’ils ne répondent pas à ses attentes sexuelles.

Même s’ils semblent avoir un contrôle sur la situation, les PFD se retrouvent parfois dans une position où ils offrent du sexe par pitié pour apaiser leur partenaire. Ce type de sexe, motivé par le souci de ne pas blesser l’autre, est rarement agréable ou désiré. En conséquence, cela peut entraîner un sentiment de désengagement émotionnel et une détérioration de l’intimité. L’absence de plaisir sincère peut rendre cette dynamique encore plus toxique. Le PFD se sent désiré par pitié, ce qui peut nuire à sa propre estime de soi et affecter la qualité de la relation sexuelle.


Sexe par pitié


Rare sont les couples qui vont admettent qu’ils ont du sexe par pitié, mais c’est probablement le type de relation sexuelle le plus fréquent dans les relations à long terme. Surtout dans les relations où la dynamique du PGD et PFD n’a pas été gérer de manière saine. Une difficulté du désir sexuel dans un couple qui n’a pas été travaillé généralement cause des difficultés au niveau de l’alliance dans la relation. Allons davantage en profondeur dans cette dynamique de sexe par pitié. Cela se définie comme du sexe que nous offrons à notre partenaire pour éviter un conflit ou la rupture de la relation ou pour qu’ilelle arrête de se plaindre. Comme vous vous en doutez surement, du sexe par pitié est le pire type de relation sexuelle que vous pouvez imaginer offrir ou recevoir. Cela est ni intéressant, ni plaisant pour aucun des partenaires. Le PFD qui offre cela au PGD du couple sont le plus souvent qu’autrement très passif et désintéressé de la relation sexuelle. Le PGD va la plupart du temps s’en rendre compte, mais tentera désespérément de l’ignorer car cela est trop douloureux pour leur estime de soi. Le PFD peut même faire des commentaires similaires à celui-ci: «Finissons-en qu’on passe à autre chose!».

Ce qui est encore plus surprenant dans cette situation, c’est non seulement le PFD offre ce type de sexualité désagréable, mais le PGD l’accepte. D’ailleurs, elles vont souvent se dire : «si je n’accepte pas cela, j’en aurai pas du tout!» Ce type de pensée fonctionne plus souvent qu’autrement contre la personne qui maintient cette lignée de comportement. Non seulement avoir cette perception est un manque de respect pour soi-même, mais aussi pour l’autre partenaire. Pensez-y pour un instant : Pourquoi est-ce que le PFD devrait mettre la moindre effort dans la sexualité, si vous êtes prêt(e) à accepter le pire sexe de votre vie? Ce type de manque de respect de soi rend une personne particulièrement indésirable. De plus, si le PFD ne se sent pas respecter parce que leur partenaire les prend pour un objet pour satisfaire leur besoin sexuel, il ne faut pas s’attendre à ce que cela dure bien longtemps ou que notre partenaire aime le sexe avec le PGD. Cette dynamique fait ressentir au PFD qu’il est indésirable à ses yeux et donc n’aura pas la capacité à ressentir du désir pour les autres, parce qu’il perde leur intégrité.

Rétablir une dynamique saine : Comment sortir du cercle vicieux ?

Pour briser ce cycle, il est essentiel de rétablir une communication ouverte sur les attentes sexuelles et émotionnelles. Le sexologue ou psychothérapeute peut aider le couple à comprendre la dynamique entre le PGD et le PFD et à trouver des solutions respectueuses et équilibrées. Le but n’est pas seulement de satisfaire les désirs de l’un ou l’autre, mais de renforcer la complicité et de créer un espace où les deux partenaires se sentent écoutés, respectés et désirables.

Les discussions sur la sexualité doivent s’accompagner d’une reconnaissance des besoins de chaque partenaire, tout en encourageant la séduction mutuelle et la réciprocité. Ce processus demande du temps, mais il permet de sortir du cycle du rejet et de la culpabilité, et de créer une relation sexuelle épanouissante et harmonieuse.

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Francois Renaud M.A.
Sexologue & psychothérapeute Centre-ville de Montréal